Edito

Comme un ami narquois l'a remarqué, le précédent édito datait quelque peu. Oups !

Alors, où en étions-nous ? Ah oui : le Centre Autonome Jeunes Molodoï va fêter ses trente ans en 2024 (Oui, je sais, ami narquois, il faudra aussi actualiser l'onglet « Historique »...).

Voilà qui ne nous rajeunit pas.

C'est l'occasion de fêter ça, en déclinant une série d'événements estampillés « Fête Molodoï » tout au long de l'année, que nous espérons représentatifs de tout ce que le lieu incarne pour nous.

Nous sommes toujours stimulés par les nombreuses propositions des assos utilisatrices, merci à elles, merci à vous, et la salle ressemble de plus en plus à une espèce de ruche protéiforme, tour à tour salle de sport libertaire, club électro, lieu de réunion de collectifs, accueil de résidence théâtrale, cour punk des miracles, marathon pour la mère Noël, café dub, conférence livresques ou militantes, pôle de jeux et arcade, cantine d'après manif, battle hip-hop, bibliothèque, tremplin post-post-post ou festival de marionnettes...

Que tout ces petits mondes se croisent et fassent vivre la salle, voilà ce qui nous anime. Souvent ils s'assemblent, même s'ils ne se ressemblent pas.

Mais parfois, il nous faut rappeler des banalités de base. Nous sommes sidéréEs de voir que certaines associations trouvent normal d'importer à Molodoï des pratiques de boîte de nuit : entrée chère, prix des boissons prohibitifs, vestiaires lucratifs, eau payante, fouilles au corps à l'entrée... Nous avons déjà plafonné le prix d'entrée, et sommes à chaque fois vigilants à ce que son montant soit justifié, mais nous allons en arriver à également encadrer les tarifs en général. Nous le répétons : le but des soirées ne doit pas être de dégager des bénéfices (sauf dans le cas des soirées de soutien, of course). Evidemment, l'asso ne doit pas se planter, et si une soirée a permis d'être bénéficiaire tant mieux, ces bénéfices pourront alors absorber un éventuel plantage plus tard. Mais ce n'est pas une fin en soi.

Si toustes vos intervenantEs (artistes, scénographes, photographes, programmateurices, etc.) refusent de participer à la soirée s'illes ne sont pas grassement payéEs pour ça, peut-être que le projet ne leur plaît pas plus que ça, après tout... Et si vous avez des projets pharaoniques, qui vous imposent de racketter votre public pour pouvoir les financer, changez de pharaon (ou changez de salle) !

Tout événement doit être accessible à toustes, et surtout aux moins fortunéEs, qui se font déjà claquer la porte au nez partout ailleurs ! Organisez des événements qui vous enthousiasment, pas qui rapportent ! Plus de passion, moins de pognon !

A Molodoï non plus, notre but n'est pas de dégager des bénéfices. Il se trouve que les rentrées financières de la salle (subvention annuelle + gobelets + dons des assos utilisatrices) ont excédé les frais de fonctionnement (salaire de l'ingé son + fluides + loyers et taxes). Cet excédent va donc être réinjecté dans la salle, et va nous permettre de renouveler le parc lumière, en passant aux LEDs, et en améliorant le plan de feu pour correspondre le plus possible aux différents besoins des foultitudes de projets à venir.

Là encore, il n'est pas inutile de rappeler que le plus important reste l'implication des assos et des individuEs dans le projet Molodoï : un don matériel d'un ustensile qui manque, un coup de main ici ou là pour la maintenance de la salle, des propositions extérieures afin d'améliorer l'usage des lieux ou une participation active lors des Assemblées Générales, dans lesquelles parfois on arrive à sortir de l'ornière de la gestion pour amorcer une réflexion collective sur nos perspectives.
A vous !

Le CA Molodoï